Le cycle est désormais moins porteur en France
La demande est moins vive. La bonne nouvelle, les anticipations de prix s'effondrent. Les prix redeviennent un élément de la concurrence.
Le cycle économique, en France, est moins dynamique si l'on suit l'enquête de l'Insee auprès des chefs d'entreprise. L'indice global de Climat des Affaires est à 100 soit sa moyenne de long terme. Depuis la reprise post-pandémique, il était resté bien au-delà de ce repère.
D'une manière générale, il y a convergence vers la moyenne de long terme pour tous les indicateurs sectoriels. La construction, un peu à l'écart, ralentit nettement.
Dans l'industrie la demande se contracte légèrement. C'est aussi le cas dans les services. Les entreprises devront ajuster leur production à cette inflexion de la demande.
Le profil de l'emploi change d'allure au printemps. L'indice qui était calé à un haut niveau se replie rapidement. Ce sera l'indicateur à surveiller. Jusqu'à présent, les entreprises embauchaient solvabilisant la demande. Si les embauches ralentissent alors la demande déjà fragile le sera encore davantage.
Ce qui change est la perspective sur les prix. Dans l'industrie les anticipations de prix se calent désormais sur leur moyenne de long terme, le pic d'inflation est passé. Dans les services, le mouvement est bien enclenché.
L'ajustement par des prix à la baisse sera peut être le paramètre nécessaire pour soutenir la demande. La configuration devient intéressante.
L'Allemagne ne sera pas un support fort pour soutenir la demande. Sa demande interne est fragile et l'indice IFO pour le mois de mai n'envoie pas un signal de reprise.
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Philippe Waechter est chef économiste d’Ostrum AM