La température globale augmente mais collectivement ce n'est pas notre problème, hélas.
En moyenne sur l'ensemble de l'année 2024, la température du globe a été 1.6°C au-dessus de la moyenne 1850-1900 qui est la référence utilisée. C'est la première fois que cette température moyenne dépasse l'objectif de l'Accord de Paris de 1.5°C.
Certes, une année n'est pas suffisante pour conclure et c'est pour cela que le graphe en moyenne sur 10 ans est plus significatif.
Il n'empêche que c'est une alerte. La France n'est pas en reste. Selon Météo-France, 2024 est la 4ème année la plus chaude jamais enregistrée.
Pourtant c'est l'année où le scepticisme face à cette question du climat est la plus élevée; pas simplement en France ou aux US (voir open.substack.com/pub/philippewa…) mais dans le monde entier selon l'enquête menée par EDF. Le monde a tendance à être un peu plus climatosceptique.
Autrement dit, notre perception du présent par rapport aux générations futures est très élevée. On considère collectivement que notre intérêt est bien plus important que celui de nos enfants et petits enfants.
Au regard des questions et des angoisses que l'on a collectivement sur la dette publique que l'on laissera à nos descendants, on peut s'interroger sur notre hiérarchie des valeurs.
La dette publique n'est qu'un phénomène temporaire qui, cependant, à court terme, engendre des contraintes sur notre quotidien (impôts, services publics,..) alors que le climat pourra toujours être traité par nos descendants car la situation climatique apparaît encore viable au quotidien.
La métaphore un peu osé: "après nous le déluge" ne me paraît pas complètement inappropriée néanmoins.
Philippe Waechter est chef économiste d’Ostrum AM à Paris