Un déficit public à 5,5 points de PIB en France en 2023, c'est important ou ça ne l'est pas ?
Le point à retenir, c'est qu'un déficit public important limite la capacité de réaction d'un gouvernement en cas de choc négatif.
On en a eu plusieurs ces dernières années, on en a encore à venir avec la transition énergétique.
Le déficit public français s'est établi à 5,5% du PIB en 2023.
C'est grave ? C'est pas grave ?
Trois éléments d'explication.
Le premier point est qu'effectivement, le gouvernement a raté la cible qu'il s'était fixée à 4,9% de déficit public pour 2023.
La raison est probablement une lecture insuffisante de la conjoncture.
Les dépenses publiques ont augmenté moins vite que l'inflation et ont eu donc un effet un peu récessif.
Cela s'est traduit par un deuxième semestre étal sur le plan de l'activité, ce qui s'est ressenti très fortement dans l'évolution des recettes publiques.
Le deuxième point est que l'objectif pour l'année 2024 de 4,4% de déficit aura du mal à être tenu.
Le point de départ est très élevé et l'objectif de croissance du gouvernement à 1% pour l'année 2024 apparaît trop ambitieux.
Le troisième point est que le déficit public important limite la capacité de réaction du gouvernement en cas de choc négatif. Or, les chocs négatifs ces 2, 3, 4, 5 dernières années, on en a eu beaucoup.
Et on sait que dans les années qui viennent, on aura un choc qui va affecter l'activité, qui est celui de la transition énergétique.
En conclusion, à la fin du mois d'avril et à la fin du mois de mai, les agences de notation vont rendre leur verdict sur l'économie française.
Alors c'est toujours embêtant d'avoir une copie qui n'est pas parfaite.
Mais le risque sur les taux d'intérêt reste limité.
La demande d'obligations européennes reste très forte et il y a peu d'obligations allemandes à vendre.
Cela veut dire qu'il y aura un report toujours important sur les obligations françaises et que l'impact éventuel d'une dégradation sera limité sur les taux d'intérêt.
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