Activité en zone Euro, le risque de récession s'accroît
Les services ne portent plus l'activité globale et les embauches s'arrêtent
L'activité économique continue de ralentir au sein de la zone Euro selon les indices synthétiques SP Global. Pour l'ensemble de la zone, l'indice s'est inscrit à 47 (un indice inférieur à 50 suggère une contraction de l'activité sur le mois). C'est son niveau le plus bas depuis novembre 2020
L'indice français est stabilisé à un niveau très bas (46.6) alors que l'indice allemand continue de chuter (44.7), au plus bas depuis Mai 2020. Le niveau est plus bas qu'au printemps 2022 lorsque l'Allemagne subissait la terrible crise énergétique résultant du conflit en Ukraine et de la hausse spectaculaire du prix du gaz. L'Allemagne est un peu l'homme malade de l'Europe et sa dynamique politique interne ne nous rassure pas.
Le niveau de l'indice synthétique sur le deuxième graphe suggère qu'une contraction du PIB n'est pas à exclure sur la deuxième partie de l'année
Dans le détail, pour la zone Euro, les deux secteurs manufacturier et services se contractent en Août.
Le secteur manufacturier (leader du cycle) ne rebondit pas franchement. Les commandes et la production continuent de se contracter. La demande externe est faible et la consommation des ménages est étale
La nouveauté de cette enquête est le ralentissement brutal de l'indice Emploi. Dans les services, le mot d'ordre est désormais de stopper les embauches. Cela ne va pas booster le moral des ménages qui pensaient jusqu'alors que l'emploi n'était pas le problème principal
Ce contexte est peu inflationniste, la BCE devrait finir par s'en apercevoir. Christine Lagarde évoque cette nouvelle donne. La BCE s'approche vite de la fin du resserrement monétaire
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Philippe Waechter est chef économiste chez Ostrum AM Paris